L’importance de ne pas minimiser une bagarre et de l’intérêt de l’ostéopathie pour les chats.
Les soins de l’ostéopathe animalier en soutien de la prise en charge du vétérinaire.
Les deux pratiques sont encore trop souvent opposées ou mises en concurrence : dans le cas de Qwill c’est bien la collaboration du vétérinaire traitant et de l’ostéopathe animalier qui lui a permis de se remettre de cette mésaventure. Suite à une bagarre avec un chat voisin qui souhaitait s’approprier le jardin, Qwill est revenu un soir en boitant sévèrement de la patte arrière gauche, sans aucun autre signe d’inquiétant par ailleurs.
Sa propriétaire m’appelle donc pour une consultation d’ostéopathie pour son chat. La boiterie étant le résultat d’une bagarre, je la mets en garde et lui demande de bien surveiller que son état ne se dégrade pas et surtout que sa patte ne devienne pas chaude. Par précaution elle fait un contrôle chez le vétérinaire en attendant son soin d’ostéopathie. La visite du vétérinaire révèle effectivement une trace de croc, mais la zone est saine et non inflammatoire. Il prescrit des antalgiques et du repos.
Pourtant son état se dégrade au fil des jours, il devient prostré, perd l’appétit, et se cache. La nouvelle visite du vétérinaire ne révèle toujours rien d’inquiétant. Il n’y a rien de plus sournois qu’une morsure ou une griffure de chat. Car en extérieur tout est propre et la porte d’entrée est nette. Pourtant, les bactéries sont souvent entrainées avec cette effraction de la peau par la dent ou la griffe, elles sont alors piégées profondément, au sein des tissus, car la porte d’entrée très propre s’est bien vite refermée et cicatrisée. Voilà le danger de ce type de blessure. Des bactéries piégées sans porte de sortie par l’écoulement de fluides. Commence alors un long travail de nettoyage par le système immunitaire qui va devoir trouver le moyen de se débarrasser des bactéries. On comprend donc pourquoi cela met souvent du temps à se mettre en place et les symptômes à apparaitre ; c’est pourquoi cela peut rapidement devenir dangereux. Des déchets sont produits au sein du tissu sans moyen de sortir. Ils sont donc dans un phlegmon (pus disséminé au cœur du tissu), et tant qu’il ne se collecte pas dans une poche pour former un abcès, puis créer une fistule pour sortir, le système immunitaire continue son combat. L’inflammation augmente en même temps que la douleur. Le risque à ce stade est la dissémination de l’infection par le sang, la septicémie, qui si elle n’est pas prise en charge rapidement peut être mortelle.
Par précaution lors de la nouvelle consultation le vétérinaire prescrit donc des antibiotiques à Qwill, mais rien n’y fait. Quelques jours plus tard, il est toujours prostré et se cache toute la journée sans grand appétit, et la boiterie est toujours bien présente. En réalité, les antibiotiques indispensables dans ce cas et les anti-inflammatoires ne sont pas suffisants. Qwill accumule des compensations depuis quelques temps comme tout chat actif et chasseur, et s’est verrouillé le dos lors de la bagarre. Par ailleurs, la douleur est amplifiée par des contractures musculaires occasionnées par le stress de la bagarre. L’inflammation étant proche de l’articulation de la hanche, et donc du passage du nerf sciatique, elle vient perturber son fonctionnement et crée une douleur sur son trajet d’où la boiterie marquée à gauche.
Suite à la séance d’ostéopathie, Qwill a retrouvé beaucoup de confort. Encore sous antibiotiques pour quelque temps, afin de prévenir l’infection, vous l’aurez compris, il se remet doucement, mais va devoir encore être patient avant d’être complétement sorti d’affaire.
Ici la consultation d’ostéopathie n’aurait pas été suffisante pour soigner Qwill, les antibiotiques prescrits par le vétérinaire étaient indispensables, et sans la consultation d’ostéopathie la boiterie de Qwill ne se serait pas résolue.