L'ostéopathie pour accompagner la croissance chez nos animaux
C’est la saison de reproduction pour nos juments et bien sûr aussi des poulinages. Cette semaine j’ai également vu en consultation beaucoup de chiots en fin de croissance, sujets à des troubles résultants des tensions qui se sont mises en place du fait d’une croissance déséquilibrée. J’ai donc eu envie de faire le point sur l’importance de l’ostéopathie pour accompagner la croissance de nos jeunes animaux.
En effet la croissance est un moment crucial, c’est aussi la période où le jeune est particulièrement actif. Ils courent, se bousculent, jouent entre eux mais également avec des adultes. Il n’est donc pas rare qu’ils fassent de mauvaises chutes, et prennent des coups. De multiples petits traumatismes plus ou moins violents et douloureux qui sont à l’origine de compensations et donc de dysfonctions ostéopathiques.
Et il y a la croissance en elle-même. Elle dure de 1 an pour les plus petites races, jusqu’à 2 ans chez le chiot en général mais il existe de grandes variations du chihuahua au dog allemand, et peut durer jusqu’à 7 ans chez le cheval avant d’avoir un organisme complètement mature. Mais cette croissance n’est pas linéaire, il existe un pic de croissance les premiers mois puis une phase bien plus lente dans la deuxième moitié. C’est durant la première étape de la croissance que des tensions fortes peuvent se mettre en place et créer des compensations délétères qui ne sont pas perceptibles immédiatement, parfois visibles seulement des années plus tard.
Suivi ostéopathique des jeunes : poulains, chiots ou chatons
Chez les grands chiens et les poulains, la croissance est particulièrement rapide ce qui est parfois à l’origine de dysharmonies de croissance et peut entrainer des troubles par les contraintes tissulaires et articulaires occasionnées. Les plus fréquents chez les nouveau-nés, sont les défauts d’aplomb, malocclusions de la mâchoire, et malformations diverses. D’autre part, certains animaux, particulièrement les chevaux, sont mis au travail bien avant la fin de leur croissance, ce qui majore d’autant plus la mise en place de compensations. Le suivi ostéopathique du jeune animal en croissance est alors très intéressant pour assurer une croissance optimale et prévenir de nombreux désagréments futurs. On recommande la première consultation vers 2 à 4 mois, elle permettra de réharmoniser l’ensemble du corps afin de prévenir ou minorer différents troubles tels que les problèmes articulaires : dysplasie (coude ou hanche), défaut d’aplomb. Et de soulager le jeune des douleurs articulaires et musculaires dont ils souffrent provoquant éventuellement des boiteries. Puis un suivi tous les 3-4 mois. Je recommande 3 consultations au cours de la croissance (sur les 18 premiers mois) puis une consultation annuelle en prévention. Mais ce planning est à adapter à chaque individu en fonction de ses problématiques propres.
En effet, à cet âge, le squelette est immature, les cartilages de croissance ne sont pas encore fermés, les os du crâne ne sont pas complètement soudés. Le squelette est donc plus fragile face aux traumatismes. Toute contrainte, tension ou blocage pourra être à l’origine du développement de mauvais aplombs, ou de dysharmonie de croissance, voire de boiteries et entrainer à terme des lésions irrémédiables. On pense particulièrement aux poulains qui sont débourrés très tôt durant leur croissance, notamment pour les plus précoces, les purs sangs qui suivent des entrainements de grand athlète dès 18 mois. Ils peuvent subir de fortes contraintes sur les articulations. Le suivi de croissance en ostéopathie trouvera alors toute sa place pour éviter ou limiter tous ces désagréments.
L'ostéopathie après le naissance pour la mère (jument, chienne, chatte) et pour le jeune (poulain, chiot, chaton)
Il n’y a rien de plus beau que de donner la vie, mais comme pour les humains, la naissance est un évènement traumatisant pour l’organisme de la mère (jument, chienne ou chatte) aussi bien que pour celui du nouveau-né que ce soit le poulain, le chiot ou le chaton. En premier le passage de la filière pelvienne : le bassin de la mère étroit laisse tout juste passer le crâne, les épaules puis la cage thoracique du nouveau-né et enfin son bassin. Le corps du nouveau-né est comprimé et doit se contorsionner pour se frayer un passage. Le bassin de la mère aussi accuse le coup des contraintes exercées, il se déforme autant que possible pour s’adapter, subit des compressions sur les passages nerveux et vasculaires, sans oublier les délabrements tissulaires éventuels. Puis c’est la première inspiration pour le nouveau-né, le déploiement des alvéoles pulmonaires, les premiers mouvements de la cage thoracique et l’adaptation à un milieu sec et froid. Enfin le poulain doit se lever, aller prendre ses premiers repas de colostrum plein d’anticorps qui le protègeront les premiers mois de sa vie. Le chiot comme le chaton doit éventuellement se faire une place à la mammelle en fonction de la taille de la portée.
En ce qui concerne les mères. Je recommande toujours une séance avant chaque mise à la reproduction, afin de vérifier que tout va bien, que la région pelvienne et les organes reproducteurs sont libres, ainsi que le bassin, et que les organes sont prêts à accueillir un embryon. Puis un contrôle peut être fait quelques semaines avant la naissance (éviter à moins de 4 semaines avant le terme) pour voir que le bassin est toujours mobile afin de se donner toutes les chances le jour J. Et puis vous l’aurez compris, surtout après la naissance. Si tout le monde va bien je préfère attendre 1 mois avant de voir maman et bébé. Mais certains auront besoin d’être vu rapidement juste après la mise bas, soit des mères qui ont du mal à se déplacer, ou des nouveau-nés avec des malformations. Dans ces cas on ne traine pas afin d’agir le plus rapidement possible et augmenter l’efficacité de la séance. Pour certains jeunes un suivi rapproché est envisagé car en libérant les contraintes sur l’organisme, les modifications rapides de la croissance aident le jeune à se redresser.